La plateforme Kilym.com tire sa source des profondeurs de l’histoire du tapis Kilim. C’est, en effet, un tapis à la fois berbère, mexicain et indien… Motifs géométriques très colorés et style ethnique affirmé, le Kilim est historiquement originaire de Turquie. Amina Eltmali travaille sur ce patrimoine avec passion.

Interview. Propos recueillis par LAIDIA FAHIM du Magazine Le Temps Maroc

Vous avez créé la plateforme Kilym pendant le confinement. Qu’est-ce que vous avez changé, dans votre travail, depuis cette période ?
C’est le contexte socio-économique qui a changé. Aujourd’hui plus qu’hier, nous devons aller à l’essentiel et nous demander : «moi, en tant qu’individu, comment puis-je apporter ma pierre à l’édifice du changement qui se joue ?». Car, oui, les para- digmes ont bel et bien changé ! À mon niveau, j’ai donc pris la mesure du changement en intégrant au cœur de mon projet la valorisation de l’artisanat africain.

Les produits de l’artisanat marocain sont dominants chez vous. Vous ne prévoyez pas de donner une visée africaine à votre travail ?

Les produits de l’artisanat marocain sont des produits africains par essence. Je ne fais aucune distinction entre
l’Afrique du nord et le reste du continent. Je suis une panafricaine convaincue ! L’Afrique est une et indivisible, à mon sens. Nous avons, en ce moment, des créations venant du Sénégal, du Mali et du Maroc. De plus, mon inspiration me vient des quatre coins de l’Afrique. Donc, on ne peut pas faire plus africain, je pense… Nous pré- voyons d’ailleurs de lancer prochainement des collections en hommage à l’Afrique, du nord au sud et de l’est à l’ouest.

Le secteur de l’artisanat reste un marché de niche. Quelles sont vos actions commerciales pour promouvoir votre offre ?

Les produits de l’artisanat marocain sont des produits africains par essence. Je ne fais aucune distinction entre
l’Afrique. Donc, on ne peut pas faire plus africain, je pense… Nous pré- voyons d’ailleurs de lancer prochainement des collections en hommage à l’Afrique, du nord au sud et de l’est à l’ouest.
Le secteur de l’artisanat reste un marché de niche. Quelles sont vos actions commerciales pour pro- mouvoir votre offre ?
Le marché de l’artisanat marocain est fort heureusement saturé, ce qui est une bonne chose pour le Royaume. Selon la Ministre de tutelle, Fatim-Zahra Ammor, les exportations du secteur atteignent un niveau record de 1 milliard de DH en 2022 avec une croissance de 15% par rapport à 2021. Les chiffres sont encourageants. Face à la saturation du marché de l’artisanat national, nous nous devons d’innover et de repenser les techniques bien connues du marketing digital. Ce constat nous a permis de mettre en place une stratégie novatrice que nous déclinons au travers de nos actions marketing, mais pas seule- ment car de nouvelles actions sont en cours de préparation. ■

TOUJOURS LE MADE IN AFRICA
Amina Eltmali est une Franco-Marocaine qui s’est installée à Marrakech en septembre 2020. Après avoir terminé une spécialisation en marketing digital, la même année, ainsi qu’en droit des affaires en France,
elle a eu à cœur de contribuer à la préservation de l’artisanat Made in Africa.

10 | 02 | 2023 LETEMPS.31