Compendre le masque africain

par | 24 Nov 2020 | Patrimoine culturel | 0 commentaires

Le masque est sûrement un des objets les plus emblématiques de l’art africain. Mais en fait, à quoi sert-il ? C’est ce que nous allons voir maintenent.

Les masques africains ont des usages, des formes et des matériaux très variés, mais leur signification profonde est toujours la même et revêt tout d’abord une dimension religieuse, au sens premier du terme qui “relie” deux mondes : celui des vivants & celui des esprits. L’exhibition des masques mettant en scène, comme au théâtre, les événements remarquables qui se sont produits à l’origine du monde & qui ont abouti à l’organisation de la société. Parfois, les masques racontenet les faits & les gestes des héros fondateurs de clans & de royaumes.

La deuxième dimension est sociale: les masques sont souvent les gardiens des institutions. Ils apparaissent, lors d’une cérémonie ou d’une fête, pour surveiller que tout se passe bien et pour éloigner les menaces : conflits, maladies, catastrophes naturelles. Detenus par les membres de sociétéq secrètes, ceux-ci en usent souvent comme d’un instrument de pression politique.

Pression politique, lien avec le monde des esprits, comme vous le voyez, un masque en Afrique, ce n’est pas juste une pièce de bois sculpté pour décorer le salon des amateurs et des collectionneurs occidentaux. Il possède des significations plus ou moins cachées, selon que l’on est initié ou non. Et selon les rites auquel il est associé : agraires, funéraires ou initiatiques.

Les masques africains ont également une étonnante diversité de formes! On distingue ainsi plusieurs types de masques. Il y a : les masques de feuilles, de fibres, de vannerie ou de tissu. Considérés comme les anciens et les plus sacrés. Ils sont très beaux à voir évoluer comme chez les Bobo et les Bwa du Burkina Faso. Les masques “classiques” les plus connus sont composés d’un loup de bois, ou parfois d’os, de cuir ou de métal, et, auquel s’ajoute un costume complet en fibre ou en tissu. Les masques-heaumes : faits d’une pièce de bois coiffant toute la tête, comme chez les Sénoufo de Côte d’ivoire. Les cimiers : surmonte une coiffe en osier à un masque en bois sous la forme de cornes d’antilope ou de buffe, comme les masques tchiwara des bambaras du Mali. Les masques à lame : ils peuvent atteindre plusieurs mètres de haut, comme chez les Bwa et les Mossi burkinabé. Et puis, il y a les marionnettes tendues à bout de bras, comme les kyebe-kyebe des Kouyou du Congo.

Comme vous le voyez, les masques, en combiant les matériaux, les techniques, et les formes, offrent une diversité iconographique & une inventivité sans limite. Mais surtout, un masque africain prend tout son sens quand il est porté et qu’il évolue spatialement! On ne peut pas comprendre un masque africain coupé de son mouvement, de la danse, de la musique qui l’accompagne! Il ne faut pas envisager le masque africain pour sa seule beauté, c que l’on fait bien souvent en Europe.

En résumé, il y a trois niveaux essentiels pour bien comprendre un masque africain : un niveau esthétique, un niveau scénographique et enfin, un niveau social. Pensez-y la prochaine fois que vous serez face à un masque africain. Il peut vous émouvoir par sa beauté plastique, mais n’oubliez pas, sous l’enveloppe matérielle, la force de son expression symbolique & poétique.

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